L’insolente attractivité des PME du secteur de la santé
Publié le :
01/12/2022
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Porté par le dynamisme de certains sous-secteurs, tel que celui des cliniques vétérinaires en pleine phase de concentration, le nombre d’opérations de cessions-acquisitions concernant des PME françaises dans la santé reste supérieur à son niveau prépandémique.
Voilà un secteur, qui dans un environnement économique morose, se montre résilient. Avec 146 opérations de cessions-acquisitions recensées, du fait notamment d’un rattrapage dans la concrétisation de certaines d’entre elles qui avaient été gelées pendant la crise sanitaire, l’année 2021 avait été qualifiée de record pour le secteur de la santé. Et 2022 ne devrait pas être décevante. Au cours du premier semestre, 66 opérations ont déjà été enregistrées par le premier panorama publié par In Extenso Finance et Lamartine Conseil.
Un niveau bien supérieur avant la pandémie en 2019. « Le secteur de la santé est resté très attractif, y compris pendant la crise sanitaire. Cela s’explique, en partie, par le fait que le système de protection sociale français a pour effet de garantir implicitement aux entreprises de ce secteur un chiffre d’affaires stable et important. Il est donc l’un des seuls marchés à être épargné, voire plus dynamique en période de crise », souligne Jessy-Laure Carol, directrice associée chez In Extenso Finance dans un entretien accordé à WanSquare.
Les cliniques vétérinaires en pleine consolidation
Un dynamisme porté par l’ensemble des sous-secteurs étudiés et « qui vivent actuellement, pour certains d’entre eux, un phénomène de concentration plutôt favorisé par l’Etat, comme c’est le cas par exemple du secteur des cliniques vétérinaires, autrefois atomisé entre une myriade d’acteurs indépendants », précise à WanSquare Olivier Renault, avocat associé au cabinet Lamartine Conseil.
En effet, aujourd’hui, sous l’impulsion d’une douzaine de grands groupes, ce sous-secteur comptabilise à lui seul 32% des opérations du secteur de la santé (17 opérations), contre 10% pour le secteur des hôpitaux, des cliniques et des Ehpad qui avait, lui, connu un mouvement de consolidation similaire il y a quelques années.
Rappelons que le sous-secteur des laboratoires de biologie médicale a été le premier à connaître cette phase de consolidation. « Quelques grosses structures ont émergé sous la forme de regroupement comme Bio Group, ou Cerballiance ou d’entité comme Eurofins Biologie Médicale », poursuit l’avocat.
Mais l’attrait pour les PME du secteur de la santé s’explique également par sa mutation technologique. Celui des logiciels de santé et de e-services, porté par la digitalisation des soins et des services de santé, moins exposé aux contraintes légales et réglementaires et par l’émergence de nouvelles start-up, a connu cinq opérations de cessions-acquisitions au cours du premier semestre. De même, le secteur des équipements médicaux a, quant à lui, donné lieu à neuf opérations sur la période.
Et la tendance devrait se poursuivre sur l’ensemble de l’année 2022. « Le marché reste dynamique et ce, pour les différents sous-secteurs », assure Jessy-Laure Carol.
Des investisseurs étrangers de plus en plus intéressés
Coté acquéreurs, si les sociétés non cotées restent la part prépondérante dans ce secteur, elles se disputent désormais le marché avec d’autre acteurs. Le panorama note en effet l’accroissement de la part des sociétés cotées (+38%) et des fonds d’investissement (+21%) dans les opérations réalisées au premier semestre. Une attractivité qui se constate également dans la nationalité des acquéreurs. Ceux-ci sont dans 27% des opérations réalisées d’origine étrangère, contre 17% pour l’ensemble des autres secteurs. Le Royaume-Uni montre le plus d’attrait (6% des opérations), suivi des Etats-Unis et de l’Allemagne (9%) et de la Suisse (6%). Coté vendeurs, les actionnaires familiaux ou fondateurs sont très majoritaires (78%).
Par Alexandra Milleret - Le 28/11/2022